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La Clairère au Renard
La Clairère au Renard
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2 octobre 2006

Indéscriptible

Aaah, les chevaux... Adorables petites bêtes, n'est-ce pas ? Un compagnon fidèle, aimant, intelligent... Beaucoup d'entre nous rêvent de pouvoir un jour travailler dans le milieu équestre, être à côté de ces animaux qui depuis toujours font rêver l'homme et le bercent au rythme de leurs foulées.

Certains ont eu la chance d'y parvenir. Ils exercent une profession en rapport avec le cheval. L'on pourrait croire que ceux-là ont un véritable amour de cette créature. Et pourtant...

Mercredi 19 septembre 2006.

Avec une amie, nous nous rendons au Haras d'Hennebont. Les Haras... Temple équestre, où là plus que n'importe où, l'on s'attend à ce que le cheval soit traité aussi dignement qu'il le devrait. Qu'il soit traité en ami de l'homme. Qu'il soit traité en véritable prince. Car après tout, l'homme exploite le cheval depuis les temps les plus reculés. Quoi de plus naturel que de lui témoigner respect et amour en échange ? De prendre soin de lui, de le choyer ? Car contrairement à ce que beaucoup pensent, fiers de leur condition d'êtres humains et méconnaissant le cheval, ce dernier n'est en rien forcé d'obéir à l'homme. Il le fait par gentillesse. Car le cheval est beaucoup plus fort que l’homme, mais aime faire plaisir. Malheureusement, cette gentillesse, chez de mauvais maîtres, se retrouve changée en contrainte, puis en peur. Le cheval obéit pour éviter les roustes.

Aux haras d'Hennebont, nous avons vu une jolie petite ponette se prendre une raclée mémorable pour avoir eut peur de franchir des obstacles. Minuscule par rapport aux autres chevaux de la reprise (pour eux, 1.70 au garrot environ), la petite devait, comme les autres, négocier plusieurs obstacles à grande vitesse.

- une butte
quelques foulées de galop, un virage serré, deux-trois dernières foulées
- 1 vertical [H : environ 1m10]
quatre foulées de galop
- un oxer [H : environ 1m20 / L : 1m]
une foulée de galop
- un vertical [H : environ 1m20]

La petite n'avait absolument pas confiance en elle, et sa cavalière doutait fortement elle aussi. D'autant qu'elle venait d'essuyer plusieurs refus suivis de chutes dures. La vitesse bien trop élevée empêchait la jument de bien visualiser l'obstacle.

Elle aurait eu besoin d'une allure plus lente, le temps de se rééquilibrer. Un passage ou deux le temps de prendre confiance en elle, vous voyez ?

Mais non. Le moniteur exige que comme les autres, la petite arrive à fond de cale, et franchisse comme une fleur chaque obstacle.

Une nouvelle chute. Le moniteur insulte et humilie la cavalière. Il monte lui-même sur la jument, et l'emmène à son tour sur les obstacles. Toujours pas rassurée, elle fait un nouveau refus, et lui tombe (sans bombe sur la tête). S'en suit une série d'insultes pour la pauvre ponette (dont « pétasse », « salope » et autres), et d'une correction en règle. Une bonne vingtaine de coups de cravaches, de toute la force du bras qui la fouette.

Il la ramène à nouveau devant les obstacles. Encore moins confiante et plus terrifiée que jamais, elle fait un nouveau refus.

On pourrait croire que, comme il a suggéré à la cavalière de la jument (ou hurlé plutôt), il allait se remettre en question. Eh bien non. Le moniteur a toujours raison apparemment. Les rênes sont immédiatement serrées, empêchant la jument de faire quoi que ce soit d'autre que de reculer. Elle fait ainsi la moitié de la carrière à reculons, et toujours fouettée de toutes parts, sur l'encolure, sur la croupe, sur les flancs...

Une bonne soixantaine de coups de cravaches se sont abattus sur cette petite jument terrifiée, qui n'aurait pourtant pas eu besoin de grand chose pour être remise en confiance...

La terreur devient si grande pour elle qu'elle finit par franchir les obstacles. La peur semble lui avoir donnée des ailes, bien qu'elle n'ait évité que de peu le saut plat (son ventre frôlant presque les barres).

On pourrait croire qu'elle recevrait au moins une petite caresse de félicitation, ou d'encouragement au moins. Mais non. Cinq nouveaux coups de cravache s'abattent sur elle, et elle doit recommencer du tout début. Les yeux exorbités, paniquée et épuisée, elle y parvint à nouveau, mais encore plus juste que la première fois. Ce coup-ci, pas de coups, mais pas de caresse non plus. Il la ramène illico à la cavalière, qui doit à son tour lui faire faire le parcours.

C'est beau l'amour du cheval, n'est-ce pas ? Enfin, l’amour... Le moniteur en question est apparemment connu entre autre pour sa haine féroce des juments.

Mais ce n'est pas fini. Après cela, il a enfourché le cheval d'un autre cavalier. A peine dessus...

"Tu places tes aides pour le galop, et si ça ne marche pas..."

VLAN !

Coups de cravaches sur le magnifique alezan, qui ne comprend absolument pas ce qui se passe. Car le moniteur ne lui avait rien demandé. Et vous ne me ferez pas croire que nous avons mal vu, qu'il a forcément fait sa demande, qu'un moniteur est incapable de mettre un cheval au galop en plaçant ses aides...

Le gentil cavalier qui montait ce hongre n'avait eut aucun mal à s'en faire obéir. Il était paniqué par le moniteur, pas pédagogue pour deux ronds de flan, et n'osait pas emmener le hongre sur les obstacles. Et parce que ce type était encore furieux de sa chute, il s'est calmé sur l'alezan (qui en plus de cela porte sur ses flancs la marque d'éperons).

Certains de ceux à qui nous en avons parlé on été très étonnés par la réaction du moniteur. Ils l'avaient apparemment rencontré sur des concours, et cela ne semblait pas être son genre.

A mon sens, un mono qui se promène sur un concours n'a pas intérêt à se comporter de la sorte, car les concours sont aussi un moyen de faire la promo d'un club.

Nous avons aussi entendus "il ne faut pas confondre le club et le Haras".

Là, je tiens à dire qu'un Haras qui prête ses locaux et ses chevaux à un club devrait s'assurer qu'ils sont convenablement traités. De plus, ce n'est pas parce qu'un cheval qui n'est pas de chez vous est maltraité qu'il faut passer à côté sans rien faire.

Si un Haras ne vient pas en aide aux chevaux, qui le fera ?

D’autres diront sans doute que ce n’est pas dans les habitudes du moniteur. Et pourtant, à côté de la carrière, parlaient des adultes. Il y avait aussi des gamins de six ans qui jouaient. Et personne n’a tilté. Tout le monde trouvait cela normal. La seule chose qui leur a fait lever le nez (et encore, à peine deux petites secondes le temps de voir d'où venait le bruit), ce sont nos exclamations scandalisées par tant horreurs et de violence.

Il n’y a pas de mots pour décrire l’atrocité que ça a été. Peut-être cet article vous en donnera une idée.

En tout cas, cela nous a ôté l’envie d’essayer le Haras d’Hennebont…

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Commentaires
Z
dsl pour les galop j'avais mal compris...
M
Eh oui, ton article est bien mieux rédigé que le mien, et surtout, il retranscrit bien mieux la triste vérité... Je n'en reviens toujours pas. Est-ce que ce moniteur avait de graves problèmes personnels qui l'ont rendu fou-furieux ?<br /> <br /> Je ne sais pas.<br /> <br /> Il n'empêche que je persiste à croire qu'un moniteur doit savoir faire la part des choses entre ses conflits avec des humains doués de raison et ses incompréhensions avec des chevaux dont l'intelligence certes vérifiée ne demeure pas moins qu'une intelligence animale, donc limitée. Il doit également apprendre à faire la part des choses entre la vie privée et la vie professionnelle.<br /> <br /> Si un jour, je parviens au niveau de moniteur d'équitation, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour mettre mes cavaliers à l'aise, les encourager, tout cela en respectant les personnalités des chevaux...
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